Les compléments alimentaires : business ou réel apport complémentaire ?
Actuellement, de nombreuses personnes ont recours aux compléments alimentaires puisqu’ils atténuent les carences de l’alimentation.
Mais sont-ils vraiment indispensables et sans danger pour la santé ? Focus sur le sujet.
Qu’est-ce qu’un complément alimentaire ?
Par définition, ceux sont des denrées alimentaires qui complètent le régime alimentaire quotidien. Ils constituent une véritable source concentrée de nutriments.
En général, ces suppléments sont vendus sans ordonnance et sous forme de gélules, comprimés, ampoules, sachets en poudre ou pastilles. Ils se prennent par voie orale.
Même s’ils ressemblent vaguement aux médicaments, ces produits ne sont pas tout à fait des médicaments proprement dits. Ils ne peuvent pas revendiquer les effets thérapeutiques de ces derniers.
Il est important de dissocier :
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Les compléments réellement « alimentaires » = vitamines, minéraux, nutriments qui complètent effectivement l’apport nutritionnel et qui doivent donc être pris avec le repas pour que le corps les assimile comme si c’était contenu dans les aliments.
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Les compléments de phytothérapie (extraits de plantes) qui eux aussi complètent parfois l’alimentation (peuvent contenir vitamines et minéraux) mais ont surtout une visée thérapeutique (corriger des symptômes dans le corps) avec un réel effet (puisqu’on est capable de dire que le millepertuis interfère avec des médicaments).
La composition des compléments alimentaires.
Ils sont composés de substances physiologiques, de plantes, d’additif, d’arôme, de nutriments et de champignons. Ils doivent être en vitamines C, B9, B12 et D. Chacun de ces composants apporte des bénéfices prouvés scientifiquement.
Les ingrédients doivent être mentionnés sur les boîtes ainsi que les indications obligatoires concernant le produit comme les contre-indications, les avertissements sans oublier la portion journalière recommandée.
La controverse :
Comment affirmer qu’ils n’ont pas d’effets, et tout de suite après signaler des contre-indications et des interférences avec des traitements allopathiques ? A priori, un produit sans effet n’interfère avec rien.
Il faut donc voir comment sont pris ces compléments pour pouvoir dire si il y a effet ou pas et le cas échéant pourquoi ça n’a pas eu d’effet.
Et vérifier que les études produites ne sont pas financées par le lobby pharmaceutique qui voit d’un mauvais œil l’engouement du public pour ce type de produit. Surtout en phytothérapie. C’est ce qui explique les discours contradictoires que le public peut trouver sur le web : entre le corps médical qui est contre, et les thérapies alternatives qui les recommandent.
Les compléments alimentaires restent uniquement des suppléments.
En 2018, le marché français des compléments alimentaires a représenté environ 1,9 milliard d’euros. Or, la majorité de ces médicaments vitaminiques ou minéraux n’ont aucun effet sur la santé.
D’après le Dr Gilbert Pérès, médecin physiologiste du sport, responsable du diplôme d’université de nutrition du sport à la faculté de médecine de la Pitié-Salpêtrière :
« Les sportifs doivent savoir que la performance dépend en premier lieu de l’entraînement et d’une alimentation saine, car les compléments alimentaires ne peuvent pas remplacer une alimentation équilibrée, diversifiée et adaptée aux besoins de la pratique sportive ».
Une étude française publiée en 2013 dans le British Journal of Nutrition et dans la revue Annal of Internal Medicine confirme cette même conclusion.
D’ailleurs, les scientifiques restent très sceptiques concernant les effets thérapeutiques de ces produits dont la majorité n’a aucune autorisation de mise sur le marché.
Quels sont les risques liés aux compléments alimentaires ?
Pour identifier les effets secondaires indésirables de ces produits, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a mis en place un dispositif de nutrivigilance.
Certains compléments peuvent avoir des risques de surdosage, d’interactions négatives avec d’autres médicaments. Le millepertuis, par exemple, interfère les réactions de plusieurs médicaments.
Ainsi, l’Anses préconise aux consommateurs de ne pas prendre : « des prises prolongées, répétées ou multiples au cours de l’année de compléments alimentaires sans s’entourer des conseils d’un professionnel de santé ».