L’intestin notre deuxième cerveau.
Avoir « la peur au ventre » ou « l’estomac noué », « digérer une information », « prendre aux tripes », sont autant d’expressions de la vie courante qui en disent long sur l’importance de notre système digestif . Mais également qui relèvent et révèlent au grand jour la relation ventre-cerveau.
Aujourd’hui des nouvelles découvertes scientifiques qui élèvent l’intestin et son microbiote au rang de deuxième cerveau !
Voyons de plus près l’impact de notre deuxième cerveau dans notre vie.
Un importance à ne pas négliger !
Saviez-vous que notre organisme héberge de très nombreuses espèces bactériennes ? Surtout, ne soyez pas effrayé par cette information, car sans eux…
Ces micro-organismes, sont appelées » microbiotes« . Ils élisent domicile à différents endroits de notre corps : la bouche, la peau, le vagin… Mais surtout l’intestin !
Cet organe héberge jusqu’à 100 000 milliards de bactéries, principalement localisées dans l’intestin grêle et surtout le côlon. Ces bactéries, associées à d’autres micro-organismes tels que les virus et levures, forment la « flore intestinale » désormais rebaptisé » microbiote intestinal » par la communauté scientifique.
Le microbiote intestinal d’un individu se constitue au fil des années, jusqu’à contenir près de 1 000 espèces bactériennes différentes chez un adulte en bonne santé.
Au-delà de son rôle dans la digestion, le microbiote joue un rôle prépondérant dans les fonctions métaboliques, immunitaires et également neurologiques.
Un nombre important de neurones.
Le chiffre est astronomique, je dirais même plus, renversant !
Notre ventre, c’est environ 200 à 600 millions de neurones (les mêmes que notre cerveau), vous vous imaginez un peu ce que cela représente ?
C’est autant que possède le cerveau d’un chien ou un chat – distribués le long du tube digestif.
C’est aussi 100 000 milliard de bactéries, ce qui en fait l’écosystème le plus dense de la planète. Enfin, votre ventre regroupe les ⅔ des cellules immunitaires de votre corps. Quant à votre cerveau, ce sont 86 milliards de neurones qui constituent votre matière grise et consomment 20% de votre énergie.
Le deuxième cerveau.
Une des fonction première de ce système nerveux intestinal est la motricité intestinal.
Système nerveux dit « entérique« . « Il permet à l’intestin de se contracter pour notamment faire progresser le bol alimentaire »,
80 % de ses cellules nerveuses sont en réalité chargées de transmettre des informations depuis notre intestin jusque dans notre cerveau.
Notre tube digestif demeure ainsi en interaction permanente avec notre système nerveux central, c’est à dire le cerveau.
Comment ? Par le biais de sécrétions hormonales. « Comme le cerveau, les neurones de l’intestin sont capables de produire des hormones et des neurotransmetteurs, tels que la dopamine ou la sérotonine« ,
Ainsi, les neurones qui tapissent notre tube digestif produisent autant de dopamine que le cerveau et sécrètent jusqu’à 95 % de la sérotonine présente dans le corps. Deux hormones que l’on sait ô combien indispensables à notre santé psychique !
Comment nos cerveaux dialoguent ?
Et bien nos deux systèmes nerveux sont connectés par voie nerveuse à travers le plus gros nerf que contient votre corps : le nerf vague.
Ils discutent ensemble inlassablement. A travers ce nerf, le cerveau contrôle le fonctionnement de ces organes : les poumons, le cœur, le foie, l’estomac, la rate et finir avec les intestins qui, à leur tour, l’utilisent pour envoyer des messages au cerveau l’informant de leur état mécanique ou chimique.
Les 500 millions de neurones du ventre sont connectés au cerveau par le nerf vague.
Le nerf vague est donc la voie de communication clés entre ventre et cerveau. Seuls 20% des nerfs qui connectent le cerveau et le ventre transmettent des informations allant du cerveau au ventre. Et 80% de ces nerfs transmettent l’information de notre ventre à notre cerveau.
Ce qu'il faut retenir !
Cette relation entre nos cerveaux nous amènes à comprendre pourquoi l’alimentation est cruciale dans cette dynamique ventre-cerveau. Ce que votre ventre va vivre et recevoir, votre cerveau va en être impacté.
Que démontre la science ?
Nous savons que l’intestin et le cerveau vivent en étroite relation, constamment, perpétuellement.
L’intestin produit 95% de la sérotonine, ce neurotransmetteur prend part aux échanges entre le cerveau et l’intestin. Pour rappel, la sérotonine régule une vaste gamme de fonctions comme l’humeur ou le comportement.
Mais un troisième acteur vient et rentre dans la danse entre le cerveau et l’intestin : le microbiote intestinal qui prendrait part également à ce mystérieux dialogue.
Le microbiote intestinal
Le microbiote intestinal humain correspond à l’ensemble des micro-organismes qui évoluent le long de notre système digestif.
Organe à part entière, le microbiote intestinal se compose de quelques 10 000 milliards de bactéries, soit 1 fois plus que le nombre de cellules contenues dans l’organisme. Chaque adulte abrite entre 800 et 1000 espèces différentes de bactéries, la majorité d’entre elles étant bénéfiques à la santé.
Quelques illustrations de la communication de nos deux cerveaux.
A Cork en Irlande, John Cryan fait parti de ceux ayant révélé le potentiel d’impact du microbiote sur les émotions et l’humeur. En prélevant des bactéries de l’intestin à des souris anxieuses et en les intégrant dans le microbiote de souris normales, Cryan a pu observer que leur niveau d’anxiété augmentait quasi instantanément. A l’inverse, en intégrant une partie du microbiote des souris saines aux souris anxieuses, l’anxiété de ces dernières diminuait. Des bactéries spécifiques, présentes dans le ventre semblent donc créer une anxiété psychique.
La malbouffe : un fléau pour vos capacités cognitives
De nombreuses études se sont récemment penchées sur l’impact du microbiote intestinal sur les capacités cognitives, et notamment sur la mémoire et la prise de décisions.
A l’Institut de Psychologie de Lubeck, les chercheurs ont mis les participants face à un dilemme. Dans le cadre de cette expérience, les participants devaient avaler un petit déjeuner entier avant de faire face au dilemme. Soit le petit déjeuner était protéiné, soit il était sucré. Les résultats furent sans appel : une même personne prenait des décisions complètement différentes en fonction de ce qu’elle avait mangé le matin.
Si les participants venaient de manger un repas fort en protéines et très peu sucré, ils acceptaient plus facilement l’argent et étaient donc tolérants aux offres injustes. A l’inverse, avec un petit déjeuner fort en sucre, les participants rejettent 2X plus souvent les offres injustes. Cela est dû au fait que les protéines augmentent la quantité de dopamine, assurant, entre autre, la communication entre les neurones responsables de la motivation et de la prise de risque.
Cette expérience est une première et les implications sont nombreuses. L’impact de l’alimentation sur la capacité à prendre des décisions justes et rationnelles est aujourd’hui encore exploré par la science.
Il est depuis longtemps prouvé que la malbouffe (trop gras, trop sucré) fait grossir et est mauvaise pour la santé. Mais ce que nous ne savions pas encore, c’est qu’elle impacte la mémoire et ce, beaucoup plus rapidement qu’on ne pourrait le penser.
Maintenant, vous savez que vous avez un deuxième cerveau.
Nous savons que les organismes qui vivent dans nos intestins, jouent un rôle non-négligeable sur notre santé. Ca sera le sujet d’un autre article.
Ce qu’il faut bien retenir, c’est que notre hygiène de vie (alimentation, activité physique…) est à placer au sommet de la pyramide pour prendre soin de nos deux cerveaux.
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